« Plasmopara Viticola », qui es-tu ?
« Plasmopara Viticola », qui es-tu ?
Printemps, puis été 2023, la même rengaine. Ce satané « Plasmopara viticola » ou mildiou de la vigne grignote nos espoirs et nos feuilles de vigne et fait frémir tous les agriculteurs rien qu’en prononçant son nom… Focus sur ce champignon, terreur des vignerons.
Un peu d’histoire
C’est en 1878, que cet oomycète (champignon à mycélium) commet ces premiers délits dans le Bordelais. Venu d’Amérique du Nord, « grâce » aux échanges commerciaux intercontinentaux, il colonise rapidement tous les continents. Il suit les traces de l‘intrépide Phylloxera (insecte du sol asphyxiant les racines) signalé en France, en 1863. Vive la mondialisation !
Le Sud-Ouest, terrain de jeu favori du Mildiou
Pour le Mildiou, c’est bien plus désobligeant. Un temps doux (mini 5mm de pluie et une température de 13°C) lui permet de se développer. Dès son installation, il devient endémique et sa progression est exponentielle.
Deux facteurs cruciaux interviennent en rendant la vigne sensible à ce champignon :
Le cépage : forte sensibilité pour le Merlot, un peu moins pour les Cabernets et le Sauvignon.
Le stade phénologique de la vigne : faible sensibilité au démarrage, puis très forte au moment de la floraison, moindre en fin de saison.
Par malheur, dans nos régions au climat océanique, les conditions sont idéales pour l’épanouissement de ce champignon (notamment entre mai et juin). Les vignerons tentent de mieux connaître cet ennemi depuis plus d’un siècle et savent désormais déterminer ses forces et ses faiblesses. Nous utilisons aujourd’hui ces savoirs et avons donc une petite palette de possibilités :
Les moyens préventifs : une vigne sans trop de vigueur, peu ou pas enherbée, sans entassement de feuillage. Le vigneron jongle avec ces conditions et utilise son flair pour trouver les premiers indices, les premières tâches.
Les moyens curatifs : l’objectif est de limiter la propagation. Observation, anticipation, puis en dernier recours, application du sulfate de cuivre (hydrolyse de chaux vive et cuivre métal) en jumelant avec une solution de peau d’orange. Action limitant le développement des spores contaminants.
Les moyens curatifs : l’objectif est de limiter la propagation. Observation, anticipation, puis en dernier recours, application du sulfate de cuivre (hydrolyse de chaux vive et cuivre métal) en jumelant avec une solution de peau d’orange. Action limitant le développement des spores contaminants.
En Agriculture bio, pas de solution miracle pour l’éradiquer.
Nous devons donc vivre ENSEMBLE
Cette année 2023 – Forte hygrométrie et températures favorables pendant 25 jours : Tout est dit !
Malgré un travail acharné de toute l’équipe, dimanche et jours féries, l’infestation a poursuivi son développement inexorable. La récolte qui s’annonçait pléthorique est finalement quantitativement faible. Aïe ! Ainsi vont les aléas de l’agriculture proche du vivant.
Prochain numéro => Comment tirer des leçons de cette année 2023 ?